PRÉSENTATION DES ARTISTES
Sophie BLANC
Doreuse botaniste
Montégut-Lauragais (31)
Le fragile et l’invisible
Considérer les œuvres de Sophie Blanc, c’est plonger dans un pré des mois de juin de notre enfance, se coucher dans l’herbe et observer le mouvement des brins sur lesquels souffle le vent du
début de l’été.
Contemplative et sensible au patrimoine naturel, Sophie Blanc glane des plantes familières de son environnement, mais aussi souvenirs et soleil dans un même mouvement.
Sur des parcelles végétales dénudées de leur sève, elle appose feuilles d’or et pigments pour en magnifier la beauté. Ainsi, le porte-graine révèle son écrin de vie. Il devient un hommage à la
nature et à notre connexion essentielle et indissociable à sa force de vie.
Le fragile, l’invisible et le dérisoire deviennent alors sacrés.
Ce qui nous émeut, c’est peut-être ce sens du péril et du fini qui donne son intensité à la vie et aux œuvres de Sophie Blanc ; la noblesse que revêt la conscience de la disparition, cette
aptitude à cristalliser et redonner vie aux souvenirs d’instants fugaces.
Elle parvient au sublime : elle nous offre ce regard double, mi-enfant mi-adulte, plongée et contre-plongée à la fois.
07 81 01 68 21
Nicolas BORDERIES
Peinture
Toulouse (31)
Élève de Luc Peltriaux à l'académie de dessin de Toulouse de 2001 à 2005, Nicolas obtient en parallèle une maitrise d'Arts plastiques en 2007 à l'université du Mirail.
Nicolas est un adepte de la peinture en extérieur, qu'il pratique sur de petits formats (pochades). Il qualifie sa peinture de naturaliste.
Avant d'être un artiste peintre, Nicolas est un collectionneur, il va collectionner ses pochades.
Nicolas aime réaliser des séries. Il aime traiter ses sujets plusieurs fois, ce qui lui permet d'en faire des digressions, quitter le figuratif et proposer quelque chose de plus abstrait, plus expressionniste, plus personnel, plus profond, plus libre.
Ses pochades vont en suite servir de bases pour peindre de plus grands formats (en extérieur ou en atelier), toujours dans le but de réaliser des séries.
Nicolas a choisi d'exposer une sélection de travaux réalisés entre 2018 et 2025. Deux sujets principaux abordés par l’artiste durant cette période : les arbres et les paysages.
06 75 00 80 13
Hélène LACQUEMENT
Artiste papier
Perpignan (66)
Donner à voir le plus insignifiant : des coquilles, des élytres et des fourmis... des merveilles de la nature à préserver.
Hélène Lacquement cherche à mettre en valeur ce qui est le plus anodin et souvent peu considéré dans la nature, loin des bestiaires majestueux. L’expérimentation est au cœur de sa démarche, qui met souvent en valeur le papier récupéré.
Avec des gestes de précision, découpé, encré ou marouflé, associé à des techniques mixtes, le papier prend du volume, devient cuticule d’insecte, mycélium ou élytre.
Brouillant les pistes entre nature et artifice, le travail de l’artiste entre « en résonance avec les préoccupations actuelles sur l’avenir de la planète » selon Anne Devailly*.
Installée à Perpignan, l’artiste expose régulièrement en Occitanie, et vers d’autres territoires comme lors de la triennale internationale de papier «Global paper 6» en Allemagne en 2024. Membre du collectif d’artistes contemporains Agit’hé à Perpignan, elle développe également des projets de médiation artistique dans la région vers tous types de publics.
* Les 30 artistes 2022, Artistes d’Occitanie, 2022
06 41 33 19 11
Caroline SECQ
Plasticienne
Uza (40)
De l’art d’accommoder les restes
En travaillant avec nos vestiges en dérive sur nos plages, j’invite au voyage paradoxal qui va du rebut au re-beau…
D’un côté le déchet, le rejet, rejeté dans tous les sens du terme, celui qui dérange et que l’on voudrait ne pas voir, à défaut de pouvoir l’éradiquer.
De l’autre l’incroyable beauté de ces restes échoués sur la grève, divinités déchues ; trésors oubliés, morcelés, abandonnés ; fragments de plaisir, d’utile ou d’improbable.
Évocations merveilleuses et dégénérées d’une autre vie, celles qu’ils avaient avant de venir errer dans les limbes de l’outre monde.
Sur le sable mouvant de ce paradoxe, je construis des rencontres aléatoires et
jubilatoires : des assemblages de presque riens, des architectures improbables, des reliefs de civilisation, des bidonvilles de plage, des tapisseries aquatiques, des bas-reliefs d’outre monde, de la poésie plastique. Morceaux choisis et utilisés tels qu’ils se donnent. Bruts, dans leur beauté intrinsèque, sans transformation de ma part. J’utilise tout tel que je le trouve sur le sable, sans ajout, ni peinture. Ils se suffisent.
Mes plages sont une invitation à réfléchir.
Elles sont nos miroirs.
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Au bout du voyage
« Non, je ne vois pas dans l’œuvre de Caroline Secq de message de dénonciation de la pollution des mers, je ne vois pas non plus de « récup’art » de type « brut » ou « singulier ».
Je vois seulement un magnifique et très personnel travail de composition, intelligent, ludique et sensible, plein d’inventivité et de plaisir dans la mise en forme, entièrement dédié à la seule sublimation d’un matériau d’une grande richesse sensuelle, chargé certes fantasmatiquement par des années de macération au gré des courants marins, mais qu’il faut prendre pour ses qualités plastiques immédiates, pour sa beauté intrinsèque et non pour ses aventures passées.
Et c’est dans ce dépassement de l’histoire vécue des objets qu’elle assemble, dans leurs retrouvailles au bout d’un long voyage, sur une autre histoire, que la création de Caroline Secq est forte, distanciée et unique. »
Pierre Souchaud
06 64 33 37 98