Présentation des artistes
Colette ESCADAFAL - Sculpture
Depuis une vingtaine d'années, Colette Escadafal transforme et redonne un second souffle aux épreuves d'acier qui ont été soumises à des expériences de crash-test réalisées à froid par un laboratoire de recherche.
Par la photographie, la peinture et la vidéo, elle met en scène les mouvements fluides du métal qui revêt alors un aspect souple et sensuel.
Dans ses sculptures, elle exacerbe l'aspect plissé de cette matière première en la confrontant au bois, à la pierre, à la terre et même au verre et au cristal. Ainsi le métal détruit renaît. Il se transforme, puis se réoriente pour trouver un nouvel équilibre.
La dimension verticale, fréquente dans son travail, évoque le désir de transcendance vers lequel tend l'être humain.
Le métal compressé dans sa sculpture, comme un nœud intérieur, évoque au contraire, les épreuves et les difficultés de notre vie quotidienne qui, une fois surmontées, nous permettent à l'instar de la sculpture, de nous affirmer, de nous renforcer et de nous élever.
Akiko HOSHINA - Céramique
Des vêtements d'enfants portés et des dentelles anciennes qui expriment des sentiments, des souvenirs, et portent le temps qui passe.
J'imprime l'invisible avec l'argile sur les tissus, puis, lors de la cuisson, je laisse le feu cristalliser le présent de la dernière métamorphose.
Ces objets du quotidien deviennent alors des formes qui incarnent « l'instant » où j'ai appliqué les fils d'argile sur le tissu.
Ces créations racontent les traces du temps et les empreintes captent les émotions que renferment ces tissus, les histoires et l'intimité de leurs propriétaires apparaissant sur la céramique d'une nouvelle manière.
Travailler l'argile est une manière de marquer « le présent » sur la terre, brouillant ainsi la notion de linéarité du temps. Au-delà de l'objet esthétique qui en émerge, reste pour moi et devant moi l'instant du rituel, la trace des mouvements de mes mains et de leur dialogue avec l'argile.
Michelle PONTIE - Laque
Il existe différents types de laques; j'en utilise deux, la laque polycashew qui est une laque industrielle et la laque naturelle issue de la résine du « laquier » (rhus verniciféra) du Vietnam.
Le support est en bois préparé à la laque polycashew sur toutes ses surfaces, C'est sur la surface poncée que je vais définir mon visuel.
Dans un premier temps je creuse les parties qui seront incrustées de nacre, de coquilles d'œufs, de métal ou d'autres matériaux.
Les incrustations sont fixées au polycashew.
Une fois séchée et poncée la laque est travaillée avec les couleurs; là, jutilise le polycashew ou la laque naturelle pour mélanger aux pigments et obtenir les couleurs.
Après chaque passage de couleur il faut laisser sécher et poncer.
Les couches de couleurs se superposent et pour obtenir l'effet final on ponce, les artistes vietnamiens disent « peindre en ponçant ».
Franck SIMON - Peinture
C'est à partir de 8 ou 9 ans que Franck Simon a commencé à peindre.
Son travail est essentiellement articulé autour du «trait d'union» qu'est l'horizon et qui matérialise à ses yeux à la fois la liaison entre deux éléments mais aussi le lien entre deux hommes, deux ethnies, deux cultures, deux expressions artistiques et les échanges qui peuvent les conduire à se détruire ou à s'enrichir.
Le noir est omniprésent dans son travail parce qu'il n'est à ses yeux qu'une couleur parmi les autres.
Sa peinture, de plus en plus abstraite et monochrome, est construite pour laisser le regard de l'autre libre de toute interprétation.
Nous pourrions résumer sa démarche avec ces trois phrases :
La perfection est atteinte, non pas quand il n'y a plus rien à ajouter, mais quand il n'y a plus rien à enlever. (Antoine de Saint Exupéry)
La simplicité est la réussite d'un maximum d'effets avec le minimum
de moyens. (Koichi Kawana)
Le noir n'éteint pas les désirs ou les rêves, il les magnifie. (Franck Simon)
Suo Yuan WANG - Gravure
Mon travail consiste principalement en une recherche permanente à travers une ecriture picturale très personnelle qui définit ma création.
En confrontant traditions orientale et occidentale, j'essaie de trouver une combinaison qui offre une vision contemporaine et traduise l'expression et l'évolution de l'art actuel.
En m'inspirant des éléments qui composent notre univers - l'eau, le feu, le bois, la terre, les métaux -, ou des phénomènes que sont l'ombre et la lumière, c'est par le point, la ligne et le plan, que j'évoque ce qui l'attache au monde sensible. Ces signes reconstituent un espace imaginaire particulier qui me transporte loin des banalités du quotidien.
Je m'interroge à la fois sur la notion du temps en faisant des expériences par ma propre création. C'est un point d'entrée pour observer et revisiter chaque œuvre sous une nouvelle perspective Je voudrais, d'une certaine manière, retrouver également la minutie et la fantaisie de la joaillerie. L'influence de ces artisans est présente et imprègne mon travail.