CHEMINS D'ENCRE
Je travaille essentiellement l'encre de Chine, en m'inspirant de la façon orientale : encre en bâton, pinceau de calligraphe, papier de riz, marouflage. Je me suis intéressé aux philosophies et conceptions orientales sur l'art, avec les lectures entre autres de François Jullien et François Cheng, la découverte des écrivains, poètes, peintres chinois et japonais, la pratique du yoga et de la méditation.
Mais, restant peintre occidental, j'aime aussi utiliser l'encre sur toile, alliée avec un ou plusieurs médiums (huile, acrylique...). Je vis l’encre comme un do, un chemin, une voie. Elle requiert, comme la promenade dans le jardin chinois, un esprit de détachement empli de présence. Elle exige un laisser-faire contenu, une maîtrise dé-maîtrisée. Elle permet d'apprivoiser le temps pour que les choses à venir adviennent, vague après vague, respiration après respiration, série après série.
Je présente ici à L'Espace Points de Vue un choix d'encres et de peintures représentatif de mon travail des trois dernières années. Apparaissent alors les divers chemins que prend l'encre pour dire l'essentiel. On peut voir aussi que les thèmes abordés, qui s'imposent d'eux-mêmes, n'occultent pas les questions d'espace (vide et plein), de geste (impact sec, ouverture), de lumière (les blanchâtres, les grisés), de respiration (grande, saccadée), de vocabulaire (point, trait, tâche), du fond et du motif ou dessin (prégnance, netteté, disparition), et même de la couleur (sa force homéopathique, son impact émotionnel).
Adresse : 51 rue universelle,
84000 Avignon
Tel : 06 72 04 24 12
Mail : clairebeillard@yahoo.fr
Site : https://clairebeillard.com/
Claire Beillard
Née en 1968, au jour le plus chaud des manifestations, le 10 mai, peut-être est-ce de là qu'est né mon besoin d'aller vers, à la rencontre. D'abord des autres et puis de moimême, c'est dans cette quête de chercheuse de sens que s'ancre mon travail de plasticienne. Autodidacte, je crée par nécessité. Au départ c'est la matière qui m'inspire, le fil plus exactement, le fil comme texture mais aussi et surtout comme symbole archétypal, sociétal de ce qui lie, relie, du lien aux hommes, au monde en résonnance avec les dieux. Avec l'interrogation constante de ce que je vois, et de ce qui est vu, du dedans, du dehors, du lien entre intérieur et extérieur, ainsi que du lien entre ce qui est senti et ce qui est pensé. En général, j'aborde un sujet, comme une histoire, comme une écriture poétique, pour les installations mais aussi quand je joue avec les volumes, ou les supports photographiques. Une pièce en amène une autre et ainsi de suite, ce qui donne plusieurs œuvres pour un même sujet. J'utilise aussi depuis plusieurs années, le crin que je brode, les poils que j'amalgame jusqu'à les feutrer. Les matières organiques, cuir, cheveux, poils, os.... ont ma faveur, loin d'être morbides, je les trouve au contraire riches de puissance vitale. Elles relient, au sens chamanique, le monde du vivant et celui de l'invisible.... Vivant et Sacré.
Adresse :
Tel : 06 88 92 50 44
Mail :
Site : http://www.emmanuelbazin.com/fr
L’Eau, regard s croisés
Je suis un photographe né en 1951 sous le signe du poisson, vivant entre deux fleuves près de Lyon, amateur de sciences, d’arts et de nature : l’eau est mon sujet. Je m’imprègne des vues de « l'eau plus près » pour saisir ses expressions natives, puis les restituer brutes, sans retraitement : c’est la photo numérique bio. J’ai trouvé un vocabulaire familier de couleurs et de formes, proche de celui des artistes; nous observons une même réalité en cherchant à sentir les forces qui s’expriment. Nous faisons émerger un vocabulaire, universel comme l’eau, qui nous conduit aux sources originelles de nombreuses expressions artistiques. C’est pourquoi en croisant les points de vue entre mes photographies et les peintures de Jacques Villatte, nous mettons en lumière l’harmonie de l’eau dans une exposition coordonnée.
Après ma formation d’ingénieur en mécanique des fluides, j’ai travaillé dans l’industrie en consultant indépendant ; une façon flexible de mener en parallèle 40 ans de pratique de sculpture, dessin et photographie. Depuis 7 ans j’explore intensément la photo d’eau macro avec des regards d’ingénieur, d’amateur d’art et de nature. Mes techniques d’observation spéciales découvrent un gisement immense que j’ai entrepris de partager avec des artistes en 2014. C’est le début du collectif Stream Art® qui s’adresse aux créatifs pour qui l’eau est source d’art. Avec six expositions collaboratives en deux ans et un site web, Stream Art® réunit actuellement sept artistes dont Jacques Villatte.
Adresse :
Tel : 06 80 99 24 03
Mail : elisjack@orange.fr
Site : https://www.jacquesvillatte.com/
Depuis de nombreuses années, l’eau est mon sujet central. J’ai essayé d’en dégager - entre autres - le graphisme, la gestuelle, la matière... au travers de sa dynamique, de toutes ses colorations, jusqu’à la pollution qui l’encombre. Je tente, si cela est seulement possible, d’aller au plus loin de ce sujet inépuisable. Après l’avoir observée j’essaie de la transcrire : souvenirs, sensations, émotions participent à mon travail. Je ne prends aucune photo et ne me sers d’aucun document, je laisse l’eau prendre forme sur ma toile. La rencontre avec Emmanuel Bazin fut pour moi une grande surprise et une révélation. Ses photos, pour certaines, si proches de mes toiles, prolongent l’aventure. Une technique précise appliquée avec beaucoup d’intuition, semble rejoindre l’observation et la sensibilité; nos deux recherches pouvant parfois se confondre : confirmation d’un langage universel. Né à Paris en 1937, j’ai eu le plaisir d’exposer dans des galeries et musées du monde entier, sur tous les continents, d’être gratifiés de prix et médailles - médaille d’argent de la Ville de Paris, médaille d’argent des Artistes Français, prix Taiyo-Bijutsu au Japon...et de figurer dans plusieurs ouvrages de référence, dont le Benezit.
Quelque chose vient me chercher, comme un orage éclate, comme un oiseau entre par la fenêtre… L’écriture, la peinture, la sculpture, la danse… mes créations relèvent de l’ordre organique. Je donne à voir mon cœur, ma chair, mon sang. J’ai besoin d’ouvrir des chemins de liberté. Je mets en scène mon intimité pour toucher l’intimité de l’autre. Dans la diversité de mes techniques, j’ai besoin de vivre mon infini. Aujourd’hui, j’ose ouvrir mon espace intérieur